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Histoire du Faou

Un havre au sud de Brest et Plougastel, aux portes de la presqu’ile de Crozon

Le canton du Faou s’étire sur un peu plus de vingt cinq kilomètres d’Est en Ouest, des monts d’Arrée à la rade de Brest qui lui donne son ouverture au monde atlantique ; son littoral s’étend du port du Faou au confluent de la Douffine et de l’Aulne, sur plus de vingt kilomètres. Le canton est délimité, au sud, par l’Aulne maritime et s’ouvre au Sud-Sud-Est sur le bassin de Châteaulin. Le cours de l´Aulne reçoit, autre limite naturelle au Sud-Est, la Douffine à Pont-de-Buis et façonne, avec la ria du Faou, la presqu’île de Rosnoën qui prolonge vers l’Ouest la crête des monts d’Arrée en direction de la presqu’île de Crozon. A l’Est, rejoignant la Douffine, la rivière de Saint-Rivoal marque la limite avec le canton de Pleyben.

La commune du Faou constitue, au Nord du canton, entre la forêt domaniale du Cranou et le fond de l’estuaire, un étroit glacis à la limite du canton de Daoulas. La présence, en fond de rade, de nombreuses rias, soumises au régime des marées, a facilité, depuis toujours, le trafic et les échanges.

Ce canton de 12 637 hectares, qui occupe une situation de premier plan entre le Nord et le Sud du département, est aujourd’hui constitué de quatre communes, Lopérec (Lopereg), Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h (Pont ar Veuzen-Kimerh), Rosnoën (Roslohen) et Le Faou (Ar Faou). Quelques fusions administratives et territoriales ont fait passer entre 1949 et 1971 le canton de sept communes à quatre. Pont-de-Buis, dont l´existence était liée au développement d’une poudrerie, est créé en 1949 au détriment de Quimerc’h et de Saint-Ségal (canton de Châteaulin) ; en 1965, les trois communes de Pont-de-Buis, Quimerc’h et Logonna-Quimerc’h fusionnent. En 1971, Rumengol est rattachée au Faou ; toutes les communes du canton ont adhéré au Parc Naturel Régional d’Armorique.

La densité de la population du canton a peu évolué depuis la seconde moitié du XIXème  siècle : en 1844, on compte 6 837 habitants, en 1999, 6 548. D’importants transferts s’observent cependant au bénéfice du chef-lieu cantonal et de la cité ouvrière du Pont-de-Buis ; les deux autres communes, Lopérec et Rosnoën, plus rurales et situées légèrement à l’écart des grands axes de communication, ont perdu des habitants.

Le Faou continue d’attirer par ses commerces et le tourisme. La population de la commune progresse avec 1 893 habitants (calcul chiffre INSEE pour 2024) par rapport à 1 762 habitants en 2018.

 

Le patrimoine architectural et mobilier 

Il s’agit des voies de communication et architecture du génie civil : venant du Sud et allant vers Brest, les routes et les chemins passent par Le Faou, carrefour fluvio-maritime et passage obligé en fond d´estuaire.

Venant de la presqu’île de Crozon ou de Douarnenez, le voyageur emprunte, pour passer l’Aulne, le pont de Térénez. Le chemin de fer atteint Châteaulin en 1864, Brest en 1865. La ligne Châteaulin-Landerneau n´est achevée qu’en 1867 ; la complexité du relief et la concurrence des transports fluviaux et maritimes avaient retardé la mise en oeuvre.

 

Le Faou, capitale d´une vicomté 

A l´intérieur de la Cornouaille, constituée de pagi ou pays, le Poher ou Poucaër, sétend au XIXème siècle, du pays de Quintin jusqu’à l’océan ; bordé des monts d’Arrée au nord des Montagnes Noires au sud, il englobe le pays du Faou. Dès le XIème siècle, les vicomtes du Faou tiennent une position enviable entre le Nord et le Sud de l’actuel département du Finistère. Ils s’appuient sur les sites fortifiés du Faou, de Daoulas et de La Roche Maurice et contrôlent l’arrière-pays qui va de la rade des monts d´Arrée entre les estuaires de l’Aulne et de l’Élorn.

Autour de 1400, la vicomté s´étend sur dix-sept paroisses, mais en 1682, elle n’en comprend plus qu’une dizaine. Les Richelieu cèdent la vicomté en 1736 aux Rohan-Chabot qui, à leur tour, la vendent aux Magon de La Gervisais en 1762. Sous ce nom, Le Faou est érigé en marquisat en 1765.

 

Le Faou, aménagements urbains et portuaires 

A travers le dynamisme de ses foires et marchés, la ville affirme son essor entre le XVIème et le XVIIème siècle. Parmi les onze villes et bourgs imposés en Cornouaille à la fin du XVIème siècle, le Faou figure au sixième rang, avant Douarnenez, Crozon et Carhaix.

La structure de ce site fluvio-maritime est identique à celle de l’Hôpital-Camfrout, distant de quelques kilomètres ; dans les deux cas, on observe non seulement la structure d´un village en forme de rue, sans développement en profondeur, mais aussi l’isolement et la mise en valeur de l’église bâtie au bord de l´eau.

Le paysage urbain s’étoffe peu au cours des siècles. Le projet de l´ingénieur Le Roy (1764) prévoyant la suppression de la quasi-totalité des maisons anciennes, n’a été que partiellement réalisé ; ce n´est qu´après le passage de Napoléon III, en 1858, événement politique aux conséquences urbanistiques, que les crédits nécessaires se débloquent pour aligner, au moins le côté ouest de la Grand’Rue. Tout comme le démantèlement de l´enclos paroissial, le transfert du cimetière et la destruction de l’ossuaire, ces interventions drastiques dans le tissu urbain ancien correspondent à la mentalité de l’époque.

Le Port du Faou en 1776 - Dessin de Louis François CASSAS
Bateaux sabliers gabares du Faou

Par son trafic, Le Faou est, sous l’Ancien Régime, le troisième havre de la rade de Brest. Uniquement accessible à marée haute, le port d’échouage assurait le transport de bois d’oeuvre abattu dans la forêt du Cranou. Suite à la création de l´arsenal de la flotte du Ponant à Brest, l’activité portuaire s’intensifie considérablement à partir des années 1650, assurant surtout le transit du bois vers les chantiers de la Marine. A défaut de chemins terrestres commodes et directs, les bateaux à voile, et plus tard à vapeur, étaient un moyen de transport largement utilisé. La nécessité d’aménager des quais maçonnés apparaît dès le début du XIXème siècle. Commencés en 1835, les travaux sont menés à terme en 1882 ; avec le quai du centre, situé entre le quai de Quelen et la darse, s’achève un programme long et ambitieux devenu à son tour progressivement inadapté aux nouveaux enjeux économiques et commerciaux. Le transport de bois d’oeuvre et de sable décline après la Première Guerre mondiale.

Plus d’information sur la construction du quai Quélen.

Deux halles se sont succédées sur le même emplacement. La première existait en 1540 et abritait aussi l’auditoire et, temporairement, la salle du conseil municipal, l’école et les archives. Elle a été remplacée, en 1899, par un marché couvert qui, à son tour, a été démoli en 1946.

Halles historiques en bois
Halles historiques en fer

Le Faou, maisons urbaines

Comme l’ensemble des bourgs anciens de Bretagne, Le Faou connaît deux fortes périodes de construction, les XVIème et XVIIème siècles et l’époque qui va de 1850 à 1914. Aujourd’hui, 16 maisons présentent encore un pan de bois en façade alors qu’une vingtaine d’autres, du même type, ont disparu.

L’emplacement en front de parcelle, l’encorbellement sur solives, l´essentage d’ardoise et un plan très allongé à deux ou trois pièces par niveau caractérisent la plupart des maisons anciennes du Faou. La forme de la parcelle sur laquelle s’élève une maison, large ou étroite, a des conséquences sur sa morphologie, le plan et les distributions intérieures ; les maisons du Faou ne dérogent pas à cette constante qui s’observe dans d’autres villes en Bretagne, à l’exception des matériaux de gros-oeuvre d’extraction locales et dont le contraste est saisissant entre la teinte dorée de la microdiorite et le gris mat et foncé de la kersantite.

Extrait de L´inventaire topographique du patrimoine architectural et mobilier du canton du Faou – Conseil régional de Bretagne 1997.

Bulletins Ar Faou

L’association Ar Faou a édité plusieurs bulletins historiques de qualité issus de nombreuses recherches dans les archives.

LA GRANDE GUERRE

Le Faou et Rumengol sont durement éprouvés durant la Première Guerre Mondiale. 

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